Le choix délibéré de se défaire entièrement de nos traditions et de s'engager sans retour sur la voie de la mondialisation n'est pas sans conséquence sur notre devenir. Cela nous coupe de nos anciennes racines et nous oriente vers une destination inconnue et incertaine. Cependant, un adage le reconnaît volontiers : « Il n'y a point de bon vent pour celui qui ne sait où il va. » Ce qui est en vogue, c'est ce concept de mondialisation. Si nous ne nous regardons pas dans la glace, si nous ne nous remettons pas en cause, pour savoir d'où nous venons, nous mourrons sous peu dans l'inertie culturelle, incapables d'imaginer le moindre horizon.
Par bien des aspects, l'Afrique subsaharienne semble étrangère à la mondialisation, ou ce qui est pire encore paraît souvent être sa victime. Pourtant la vivacité, l'inventivité sont à l'oeuvre sur tout le sous-continent subsaharien. L'objectif de cet ouvrage est d'interroger le paradoxe de cette partie du monde qui semble à la fois absente et présente de la mondialisation, passive ou créative, selon plusieurs perspectives : culturelle, économique, politique et religieuse.
La problématique de la mondialisation en Afrique noire abordée dans ce livre vise à présenter la perceptibilité et les implications de la mondialisation dans cette partie du monde. La mondialisation est vue comme une idéologie insinuant le caractère d’occidentalisation, d’américanisation. Elle est une chance selon certains penseurs. D’autres estiment qu’elle est une idéologie insinuant le néocolonialisme. La mondialisation intégrante conviendrait mieux à l’Afrique noire. Elle s’enracinerait dans l’interculturalité, le dialogue interculturel, la complémentarité culturelle en vue de l’érection d’un village planétaire qui rencontrerait l’unanimité de plus d’un. Par conséquent, tout le monde s’y retrouverait, conformément à l’unité dans la diversité.
Cultures, technologies et mondialisation, trois termes qui s'interpénètrent et se fécondent mutuellement. Dans le "magma" de la mondialisation, les cultures se croisent, se confrontent et dialoguent, quand elles ne s'ignorent ou ne s'excluent pas. Au-delà de ce brassage, que deviennent les cultures minoritaires ? Comment les réseaux techniques prennent-ils place dans des espaces particuliers et comment les cultures se construisent ou se détruisent ?
"Cet ouvrage est pour Rawane Diop une volonté de dire non à la mondialisation sauvage et débridée, non au pillage de l'Afrique, non à l'accaparement des richesses minières, non au libre-échangisme version accords déséquilibrés de partenariat économique (APE) entre l'Europe et l'Afrique, non au bradage foncier et à la spoliation des paysans au profit des nouveaux maîtres de l'agrobusiness, réduisant le paysan africain au statut de simple ouvrier sur son terroir, non aux injonctions des institutions de Bretton Woods. Rawane y met à nu le drame social et écologique en Afrique, fustige l'arnaque économique des multinationales entièrement exonérées d'impôts et de taxes au nom de l'amélioration du climat des affaires suscitée par le Doing-Business, les lobbies financiers et industriels qui peuplent les palais, confisquent la légitimité populaire."--Page 4 of cover.
Dans quelle mesure les dynamiques sociales de réseaux, si ancrées dans les cultures africaines, suscitent-elles des processus d'adhésion et de participation à la mondialisation ? Les réponses de chercheurs d'équipes d'horizons divers sont multiformes, à l'image de la richesse des processus d'appropriation ou de réappropriation par les Africains, ouverts aux diasporas, de tout ce qui peut accompagner les solidarités : associations de femmes ou de jeunes, à dimensions locales ou internationales, réseaux professionnels ou ludiques, le tout à l'heure des dures lois des marchés, du tourisme concerté ou subi, de l'avion et de l'internet. Les liens sociaux ainsi renouvelés servent-ils de vecteurs aux modèles de développement, de pensée, de culture de système-monde au moment où la Chine et l'Inde sont en train de prendre une place de plus en plus importante à défaut d'imposer des modèles ? A contrario, produisent-ils des formes d'autonomie, voire de résistance à la mondialisation débouchant sur de véritables replis identitaires au nom de l'authenticité, de la négritude, du self reliance, du nationalisme ou de l'indépendance ? Cette réflexion a été lancée au début de 2001 dans le cadre d'une recherche expérimentale sur les " dynamiques locales de la mondialisation les Afriques en perspectives " pour le nouveau contrat d'objectifs de la Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine. Les contributions émanent d'approches de ces questions par différentes disciplines des sciences humaines et sociales : géographie, sciences politiques, anthropologie, sociologie ou information-communication.
Vue d'Afrique, la mondialisation est considérée comme un fait qui exaspère la déstabilisation, l'exploitation et la paupérisation des nations africaines désarmées et qui la subissent passivement. En effet, l'Afrique est désarticulée sur les plans économique, politique, culturel, idéologique et du développement. Il convient dès lors d'adopter une attitude responsable en s'appuyant sur le socle culturel qui pourra assigner à l'Afrique une orientation plus compétitive dans la dynamique de la mondialisation, à l'instar des pays émergents d'Asie.
Cet ouvrage rend compte des débats qui agitent la coopération au développement. Les textes réunis dans ce volume ouvrent la voie à une pensée alternative dans les relations Sud-Nord et dans la relation à l'écononomique et au culturel sous toutes les latitudes. Les auteurs ont recherché ici une tolérence dans la manière de penser les problèmes des sociétés contemporaines, un combat contre l'uniforme, contre la pensée globalisante, le bon sens ne se rationalisant pas, il est relation, interaction, invention et cohésion des hommes face aux incertitudes.
Face aux enjeux de la mondialisation et les défis du développement de la communication dans les pays en développement, quelle place l'Afrique subsaharienne occupe-t-elle dans cette société globalisée ? Quelle solution la communauté internationale préconise-t-elle contre la fracture numérique pour lutter contre la pauvreté et favoriser le développement des sociétés africaines ?
Dans quelle mesure les dynamiques sociales de réseaux, si ancrés dans les cultures africaines, suscitent-elles des processus d'adhésion et de participation à la mondialisation ?...