Bien qu'il existe une abondante littérature sur le lien entre l'activité physique et le vieillissement cognitif, plusieurs de ces travaux suscitent cependant des interrogations sur le choix des outils d'évaluation de l'activité physique, le recueil de l'activité physique et les méthodes d'analyses statistiques. Dans ce contexte, nous avons étudié le lien entre l'activité physique, la démence et les fonctions cognitives chez les personnes âgées, en analysant les différents types d'activité physique grâce à des questionnaires spécifiques aux personnes âgées, tout en gardant la plus grande puissance statistique grâce aux modèles appropriés aux données longitudinales. Nos résultats ont mis en exergue la difficulté à quantifier l'activité physique chez les personnes âgées et l'importance d'évaluer l'ensemble des activités physiques propres aux personnes âgées et pas uniquement sportives. Les résultats obtenus sur le lien entre l'activité physique et le vieillissement cognitif permettent de s'interroger sur le choix des indicateurs les plus pertinents qui doivent être utilisés, mais surtout sur la place des activités du mode de vie (domestiques et de transports). Nos travaux contribuent au débat sur la mise en place des politiques de prévention sur la démence et plus largement sur le vieillissement et l'autonomie de la personne âgée qui doit être préservée.
Cet ouvrage, fruit d'une étroite collaboration entre enseignants-chercheurs et praticiens appartenant à diverses instances, est consacré à l'examen des rapports entre activités physiques et sportives (APS) et vieillissement. Les contributions retenues, privilégiant une perspective pluridisciplinaire, ont été regroupées en trois grandes parties. La première vise à fournir des points de repère et des éléments de problématisation. Sont notamment mis en exergue les effets bénéfiques...
Introduction. Le vieillissement est caractérisé par des déclins de réserves physiologiques dedivers systèmes de l’organisme, ainsi que par des réductions au plan fonctionnel qui limitentla capacité des individus à exécuter certaines activités. Bien que cette détérioration physiquene puisse pas être empêchée, plusieurs facteurs interviennent pendant le vieillissement,influençant le début et la vitesse de progression de ces déclins. La pratique d’exercice/activitéphysique semble constituer un moyen de retarder le début de ces déclins, et de ralentir leurprogression. Malgré cela, le rôle de l’exercice/activité physique sur certains aspects de cettedétérioration physique n’est pas encore bien établi. Le but de ce travail est d’étudier le rôlejoué par l’exercice/activité physique sur la détérioration physique chez des personnes âgées de60 ans ou plus, ainsi que de rechercher des aspects déterminants de l’adhésion à la pratiqued’exercice/activité physique dans cette population.Matériel et méthode. Afin de guider notre travail, nous avons proposé un modèle théoriqueappelé « processus de dégénérescence physique ». Ce modèle, qui constitue une extensiond’un autre modèle déjà existant, est adapté à la population âgée et a intégré dans sa structurele concept de fragilité. Nous avons utilisé plusieurs approches complémentaires. Au moyend’une étude pilote (n = 54), nous avons examiné des propriétés métrologiques de certainsoutils de mesure qui sont utilisés tout au long de notre travail. Ensuite nous avons réalisé uneenquête par courrier (n = 1000, dont 535 individus ont répondu), puis le suivi sur un an decette enquête (n = 535, dont 384 individus ont répondu) ; ces recherches nous ont permisd’établir des liens transversaux et des associations de prédiction entre exercice/activitéphysique et certains aspects de la détérioration physique. Au moyen d’une recherched’intervention (n = 37), nous avons testé l’impact d’un programme de 22 semaines d’exercicephysique (marche nordique) sur des déclins physiques. Enfin, nous avons réalisé une étudequalitative (n = 21) afin de mieux connaître les facteurs de motivation et les obstacles pourparticiper à un programme d’exercice physique chez des personnes ayant un degré de déclinphysique important.Résultats. Les outils de mesure testés lors de l’étude pilote ont présenté des propriétésmétrologiques d’un niveau satisfaisant à bon. L’enquête et son suivi sur un an ont montré quela pratique d’exercice/activité physique était associée à plusieurs aspects du processus dedétérioration physique : le niveau d’activité physique a été négativement associé à la présencede co-morbidité et de déclins physiques fonctionnels. La pratique d’un exercice physique(marche nordique) a amélioré certains aspects de la condition physique des participants (e.g.,équilibre dynamique, vitesse de marche maximale). D’autre part, les déclins physiques6fonctionnels, à partir d’associations négatives, ont prédit le niveau d’activité physique au boutd’un an ; ces déclins ont aussi modulé l’association entre sexe et niveau d’activité physique aubout d’un an. A partir de l’étude qualitative, nous avons pu observer que la perception qu’ontles individus de leur propre condition physique, l’intérêt que leur procure un exercicephysique, ainsi que les incitations de leur médecin jouent un rôle crucial dans l’adoption d’unstyle de vie physiquement actif.Conclusion. Ce travail contribue aux connaissances dans le domaine de la pratiqued’exercice/activité physique chez des personnes âgées. L’utilisation de plusieurs approchesméthodologiques a permis d’aborder la relation « exercice/activitéphysique – détériorationphysique » sous plusieurs angles différents ; elle renforce la portée de ce travail. Les étudescontenues dans ce manuscrit ont montré que la pratique d’exercice/activité physique joue unrôle de grande importance dans la prévention de la détérioration physique qui survientpendant le vieillissement, et ce, même dans une courte période de suivi. A son tour ladétérioration physique est un aspect déterminant dans l’adoption ou non d’un style de viephysiquement actif. Une des originalités de notre recherche a consisté à choisir pour cetteétude une population partiellement constituée de personnes âgées présentant déjà des déclinsphysiques fonctionnels, une population souvent négligée dans la littérature. Les étudesprésentées dans ce manuscrit contribuent activement au débat, toujours actuel, surl’importance d’un style de vie physiquement actif au cours du vieillissement, ainsi qu’à laconnaissance des aspects qui peuvent influencer l’adoption et le maintien d’un style de viephysiquement actif des individus pendant le vieillissement.
L'objectif de cette recherche est d'étudier les effets de l'activité physique sur le vieillissement et ses conséquences psychologiques. Dans le but de maintenir une estime de soi satisfaisante, malgré le déclin de la santé et des performances cognitives, les personnes âgées pourraient avoir recours à des stratégies de compensation comme l'auto-handicap. L'évolution, avec l'âge, du niveau d'estime de soi et de l'utilisation des stratégies d'auto-handicap a été comparé par le biais d'études transversales. Nous avons aussi étudié le rôle modérateur de l'activité physique sur ces variables. Les résultats indiquent que les individus âgés font davantage appels aux stratégies d'auto-handicap revendiqué que les jeunes adultes. Toutefois, ils indiquent aussi que l'activité physique permet de modérer cet effet du vieillissement. Ainsi, ceux qui pratiquent une activité sportive régulière ont un niveau d'estime de soi plus élevé que les sédentaires. De plus, ils ont moins recours aux stratégies d'auto-handicap déclaré et comportementale. La dernière étude montre une relation dose-dépendante de l'activité sportive sur l'auto-handicap. Les résultats sont discutés en fonction des capacités d'adaptation des seniors face au vieillissement et du rôle central des activités physiques aérobies dans ce processus.
Les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ont un risque de chute plus élevé que celles qui n'en s'ont pas. Les programmes d'activité physique afin de prévenir les chutes sont courants et efficaces dans la population âgée générale. Le but de ce travail est d'étudier les effets de l'activité physique chez les personnes âgées ayant une maladie d'Alzheimer. Méthode : une revue non-systématique de la littérature a été réalisée. Résultats : la pratique d'une activité physique a montré une amélioration des performances physiques chez les personnes ayant une maladie d'Alzheimer. Une tendance à la diminution du nombre de chutes et à l'amélioration de la réalisation des activités de la vie quotidienne a aussi été observée. Discussion : ces résultats ne sont pas retrouvés dans les mêmes proportions dans toutes les études, et la qualité méthodologique de celles-ci n'est pas suffisante pour en tirer des conclusions sûres. Conclusion : des recherches supplémentaires sont à réaliser pour préciser les conditions optimales de mise en œuvre de cette activité physique et confirmer les résultats trouvés dans ce travail.
L'activité physique est au cœur de plans et programmes de prévention du vieillissement au niveau international (Organisation mondiale de la santé, Union européenne, etc.) et français (Plan national Bien vieillir en 2007-2009, Plan national d'action de prévention de la perte d'autonomie en 2015). Elle est, en outre, fortement présente dans la loi relative à l'adaptation de la société au vieillissement du 29 décembre 2015 prévoyant de renforcer les actions de prévention et dans celle du 26 janvier 2016 de modernisation du système de santé instaurant la prescription, par le médecin traitant, de l'activité physique adaptée aux pathologies. Nous disposons aujourd'hui de travaux divers portant sur l'activité physique des personnes âgées alors qu'en même temps peu de revues se consacrent à ce thème particulier. Le numéro thématique Activité physique et vieillissement propose un ensemble de contributions, dans le domaine des sciences sociales pour l'essentiel, permettant de mieux comprendre le lien entre l'activité physique et la problématique de l'avancée en âge. Deux parties structurent les présentations, la première s'intéresse aux dispositifs variés qu'ils soient politiques, associatifs ou marchands et aux prescriptions et propositions qu'ils formulent en matière d'activités physiques, la seconde fait porter la focale sur l'engagement des personnes dans ceux-ci en fonction de leurs parcours de vie. L'ensemble, nourri de contributions françaises et internationales sous la forme d'articles scientifiques ou de libres propos, permettra aux étudiants et aux enseignants-chercheurs de mieux appréhender cette thématique et pourra donner aux professionnels des outils de réflexion pour leurs actions auprès du public vieillissant. (Cairn.info).
Lutter contre les effets du vieillissement avec l’activité physique adaptée : astuces et solutions pour bien vieillir ! De nos jours, le vieillissement de la population est une problématique majeure de santé publique : l’objectif n’est plus d’atteindre un âge très avancé, mais plutôt de réussir son vieillissement ! Et l’activité physique a un rôle prépondérant dans cette réussite ! En effet, avec l’avancée en âge peuvent survenir des désagréments de santé, physique et psychologique. Outre les troubles chroniques (diabète, hypertension, excès de cholestérol) et les baisses de moral associées, nous faisons face à une perte de force, d’endurance et d’équilibre, à l’ostéoporose et à la sarcopénie. La perte d’autonomie qui en découle est la principale crainte des Français (tous âges confondus) liée au vieillissement. Pourtant, des solutions simples existent pour stopper cette spirale négative ! L’activité physique est un outil de prévention – elle ralentit les effets du vieillissement et protège des conséquences de la sédentarité –, et un outil de traitement : il n’est jamais trop tard pour se mettre à bouger, dans la mesure de ses capacités, et améliorer sa qualité de vie et sa santé ! Avec des explications claires, des astuces pour modifier en douceur ses habitudes de vie et des exercices accessibles à faire chez soi, ce livre est un guide complet pour envisager un vieillissement serein et rester actif et indépendant pendant longtemps.
Avec le vieillissement croissant de la population, les démences sont devenues une priorité de santé publique. Près de 35,6 millions de personnes en sont atteintes dans le monde et ce chiffre devrait doubler d’ici 2030. Malgré l’avancée de la science dans la compréhension des mécanismes physiopathologiques des démences, les traitements actuels semblent peu efficaces pour réduire la progression de la maladie. De nombreuses études ont mis en évidence l’impact de l’activité physique dans la prévention des troubles cognitifs. Or cette activité simple, accessible et universelle n’est pas assez pratiquée par les Français. Les professionnels de santé jouent ainsi un rôle de premier plan pour accompagner, conseiller et informer les patients dans leur volonté de réinsérer l’activité physique dans leur quotidien. Parmi les activités proposées, les « exergames » suscitent depuis peu un intérêt particulier. En effet, l’impact de cette activité dans la prévention des troubles cognitifs semble prometteur et ses nombreux avantages lui permettent de s’intégrer parfaitement dans la stratégie de promotion de l’activité physique. Bien que cette activité soit encore peu pratiquée, son potentiel en terme de bénéfice sur la santé et ses nombreux atouts méritent la considération des professionnels de santé
L’avancement en âge est lié au déclin de plusieurs fonctions tant physiques que cognitives en plus d’être associé aux difficultés de sommeil. Environ 50% des aînés (65 ans et plus) rapportent des difficultés de sommeil qui sont, à leur tour, associées au déclin cognitif tant subjectif qu’objectif. Sachant cela, il est pertinent de s’intéresser aux façons d’améliorer le sommeil dans cette population afin d’arrêter ou du moins ralentir le déclin cognitif et ainsi préserver la qualité de vie de ceux qui en souffrent. Les traitements pharmacologiques étant associés à des effets secondaires et à des risques liés à une utilisation à long terme, d’autres alternatives de traitement non pharmacologiques doivent être investiguées. L’objectif de cette étude pilote était donc de comparer l’effet de deux programmes d’exercices physiques sur le sommeil subjectif et objectif de personnes âgées souffrant d’un trouble cognitif léger (TCL). Douze participants de 60 ans et plus souffrant d’un TCL rapportant des difficultés de sommeil ont été assignés à un des deux groupes expérimentaux de 12 semaines d’exercices physiques en aérobie ou en résistance. La polysomnographie (PSG) pendant deux nuits à la maison a été effectuée et des agendas de sommeil ont été complétés avant et après l’intervention d’exercices physiques afin de mesurer la qualité et la quantité objectives et subjectives du sommeil des participants. Les comparaisons pré et post traitement ont révélées une diminution significative du nombre d’éveils durant la nuit dans les deux groupes. Les résultats étaient non significatifs pour les autres variables de sommeil. Toutefois, l’exploration visuelle des moyennes effectuée conjointement aux analyses de puissance suggère des améliorations sur plusieurs paramètres de sommeil subjectifs et objectifs, et ce, dans les deux groupes. Enfin, la participation à un programme d’exercices physiques a un effet significatif sur la qualité du sommeil des aînés souffrant d’un TCL. Les résultats ont été obtenus auprès d’un échantillon de petite taille. Il semble donc impératif de répliquer cette étude auprès d’un plus grand échantillon. La pratique d’exercices physiques pourrait être une approche non pharmacologique potentielle pour l’amélioration de la qualité du sommeil des personnes âgées souffrant d’un TCL.
