Les langues sont menacées. Selon certaines estimations, ce sont 90% des langues de la planète qui risquent de disparaître au cours du XXIe siècle. Mais l’écologie des langues dépasse la problématique de la disparition des langues en ce qu’elle constitue avant tout un modèle qui tente d’expliquer la communication sociale permettant ainsi de prendre en compte de nombreux facteurs susceptibles d’expliquer l’épanouissement des langues, leur maintient au cours des âges, leur fragilisation ou leur disparition.
Dans cet ouvrage, l'auteur présente, pour la première fois en langue française, un état des lieux objectif et argumenté des approches écologiques en linguistique. Ce livre est un outil indispensable pour les chercheurs et étudiants en sciences du langage s'intéressant au paradigme écologique. Ils y trouveront une présentation synthétique des approches écologiques en linguistique et de nombreuses pistes de réflexion encourageant l'interdisciplinarité pour l'analyse des langues et du langage.
The notion of the native speaker and its undertones of ultimate language competence, language ownership and social status has been problematized by various researchers, arguing that the ensuing monolingual norms and assumptions are flawed or inequitable in a global super-diverse world. However, such norms are still ubiquitous in educational, institutional and social settings, in political structures and in research paradigms. This collection offers voices from various contexts and corners of the world and further challenges the native speaker construct adopting poststructuralist and postcolonial perspectives. It includes conceptual, methodological, educational and practice-oriented contributions. Topics span language minorities, intercomprehension, plurilingualism and pluriculturalism, translanguaging, teacher education, new speakers, language background profiling, heritage languages, and learner identity, among others. Collectively, the authors paint the portrait of the "changing face of the native speaker" while also strengthening a new global agenda in multilingualism and social justice. These diverse and interconnected contributions are meant to inspire researchers, university students, educators, policy makers and beyond.
L'anglais remplace le français dans tous les domaines, de plus en plus. L'auteur démontre qu'une politique linguistique vigilante et concrète de la langue française est indispensable, et qu'elle n'est pas incompatible avec la mondialisation. "Les langues sont bien davantage que des espèces vivantes. Elles sont situées au plus profond de l'humanité. Une langue est aussi une certaine façon de ressentir, d'imaginer et de penser. Défendre son âme face aux périls qui la menacent, cela commande de livrer un combat. Face à la prétendue mondialisation, la lutte pour la pluralité des cultures et des langues est une des formes de l'action humaine pour inverser le cours, apparemment inéluctable, des choses du monde. Le combat pour le français est un combat de l'esprit. Nous pouvons encore le gagner. La condition en est que, en France, nous nous mobilisions tous pour faire vivre la diversité des langues et refuser la soumission à une seule qui prétendrait les supplanter toutes. "
Le Pacifique sud montre une grande richesse linguistique et constitue un laboratoire de recherche en matière de langue. En se basant sur l'exemple du tayo de Saint-Louis, langue créole née en Nouvelle-Calédonie à partir de 1860, Sabine Ehrhart démontre l'importance de la matrice sociale pour la genèse de cette langue de contact et donne des éclairages plus généraux autour de l'origine des langues et du langage.
En quoi l'éducation au plurilinguisme peut-elle contribuer à la prise de conscience des problématiques environnementales et sociales ? En quoi les langues ont-elles un rôle à jouer dans cette perspective et comment peuvent-elles apporter une contribution au développement durable ? Cet ouvrage interroge l'écologie des langues du monde, les rapports hiérarchiques qu'elles entretiennent entre elles, l'économie des échanges linguistiques, les représentations et le choix des langues, marqueurs de distinction et de domination. Le plurilinguisme est incontestablement ouverture culturelle et acceptation de l'autre. La fonction des langues dans l'École de demain et la façon concrète de les enseigner sont également questionnées.
Le présent volume souhaite rendre hommage à Anne-Claude Berthoud et à sa carrière marquée par ce qui constitue à la fois un objet de recherche et une ambition : agir dans la diversité des langues. Professeure honoraire de l'Université de Lausanne, Anne-Claude Berthoud a été responsable des chaires de linguistique générale et appliquée à partir de 1982. Son parcours scientifique et académique, caractérisé par une implication généreuse dans l'enseignement de la pragmatique et de l'acquisition des langues et par le dynamisme des recherches conduites, met au coeur de la réflexion la force agissante du langage, conjuguée en trois orientations complémentaires : agir en termes d'opérations énonciatives, agir de façon située dans l'interaction verbale et agir de façon plus globale dans les institutions sociales. Chez Anne-Claude Berthoud, ce paradigme de l'action est toujours doublé d'un intérêt pour la diversité des langues dont la comparaison permet de dégager le fonctionnement du langage en général. Retraçant un parcours scientifique singulier, cet ouvrage témoigne des évolutions de la linguistique de ces quarante dernières années, marquée par une prise en compte croissante du contexte et de l'usage du langage à des fins communicatives. Les chapitres de ce volume d'hommage, rédigés par des chercheurs d'horizons différents, abordent tant des problèmes de théorie et de description linguistiques (référence, rapports entre langue, communication et interaction) que des questions liées à la diversité des langues (acquisition, plurilinguisme et politique linguistique). Ils offrent ainsi un éclairage pertinent sur la recherche actuelle en linguistique.
Mon but n'est pas, bien sûr, d'empêcher qui que ce soit de prendre la parole, mais de rappeler que ce que nous appelons langues, en fait des abstractions inventées, par commodité, par les linguistes pour constituer leur science, sont des pratiques sociales qu'il faut aller écouter, décrire, comprendre, dans leurs contextes d'utilisation. Les langues n'existent que dans les usages des gens qui les parlent, et les situations linguistiques ne peuvent être comprises que par. des enquêtes de terrain, à partir desquelles se construit la théorie. C'est sur cette base méthodologique, et au moyen de nombreux exemples concrets, que ce livre propose une approche de la communication humaine qui situe les pratiques linguistiques dans leur environnement, analyse le rôle des représentations dans l'évolution de ces pratiques et tente de rendre compte scientifiquement de phénomènes que nous percevons tous les jours sans en comprendre nécessairement le moteur. Une approche écologique des langues du monde. Louis-Jean Calvet
Le français revêt une grande diversité à travers le monde, héritage d’histoires très diverses. Et partout, il se trouve en contact avec d’autres langues, relevant de groupes linguistiques des plus divers. En Europe, il est au contact des langues régionales, des langues des confins et des langues déterritorialisées de l’immigration ; ailleurs, principalement en Amérique et en Afrique, il côtoie des langues autochtones sur les territoires d’expansion et de colonisation mais aussi d’autres langues européennes «exportées», notamment l’anglais. Or, ces contacts ne sont pas sans effet. La culture linguistique française et francophone n’a pas toujours eu une attitude très ouverte envers le contact linguistique. Mais, de façon récente, des mouvements inverses se sont fait jour, car l’hybridation linguistique, contrepartie d’une hybridation culturelle, en vient à constituer des symboles sociaux ou identitaires. Le français actuel connaît ainsi une large gamme d’effets de contacts linguistiques : cohabitation avec d’autres langues, emprunts aux langues en contact, créolisations, émergence de codes hybrides ou de langues mixtes. L’analyse des phénomènes à l’oeuvre, à travers des extraits de corpus oraux, d’exemples empruntés à la littérature, au cinéma, à la BD ou à des chansons, permet aux auteurs de s’interroger sur les évolutions actuelles et futures de la langue française dans cette francophonie en contact. Beaucoup des situations décrites sont en effet mouvantes du fait de l’actuelle globalisation, où les occasions de contact s’intensifient en lien à la mobilité accrue des populations. Cet ouvrage intéressera les enseignants et les apprenants de français (langue maternelle, seconde et étrangère), les étudiants de filières universitaires de linguistique et de sciences humaines, les décideurs en matière de politique linguistique, et le grand public intéressé par la francophonie. Table des matières : I : L’hybridation du français : de la culture populaire à la littérature-monde. II : Le français dans son berceau : une longue histoire de contacts et de migrations. III : Terminologies et enjeux conceptuels. IV : Contacts du français dans son exportation en Amérique du nord. V : Le français en contact avec des langues non indo-européennes. VI : Les espaces ayant connu la créolisation. Conclusions et perspectives. Bibliographie générale. Index.